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Tableaux des maladies professionnelles

Régime agricole tableau 20

Affections provoquées par les rayonnements ionisants

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Tableau et commentaires

Eléments de prévention technique (avril 2013)

Grands principes de radioprotection

Trois grands principes régissent la radioprotection. La justification, l'optimisation et la limitation.

La justification : toute activité humaine susceptible d'entraîner une exposition de l'homme aux rayonnements ionisants doit être justifiée par les avantages qu'elle procure. Il faut utiliser de préférence les techniques les moins dangereuses pour l'individu. Ainsi depuis 1986, les installations de paratonnerres radioactifs ont été interdites et ont été remplacées par des paratonnerres ne comportant pas de sources radioactives.

L'optimisation de la radioprotection a pour but de maintenir les expositions aussi basses que raisonnablement possible (principe ALARA " As low as reasonnable available "). L'application de ce principe impose une réflexion préalable sur les procédés et les procédures de travail et impose de choisir les moins exposants.

La limitation des doses individuelles a pour but d'exclure les effets déterministes et de réduire les effets stochastiques à un seuil acceptable. La réglementation distingue deux catégories de personnel exposé :

- catégorie A, ce sont les travailleurs qui, dans les conditions habituelles de travail, sont susceptibles de recevoir des doses d'exposition supérieures aux 3/10ème des limites de doses annuelles d'exposition. Elles travaillent habituellement en zone contrôlée.

- catégorie B, ce sont les travailleurs qui, dans les conditions normales de travail, ne peuvent normalement pas recevoir plus des 3/10ème des limites d'exposition. Les apprentis de 16 à 18 ans ne peuvent être exposés que pour les besoins de leur formation professionnelle et ne peuvent être classés qu'en catégorie B.

NB : La limite pour le public est de 1mSv.

 

Equivalent de dose maximal

 

12 mois consécutifs

Corps entier

20 mSv

Peau

500 mSv

Cristallin

150 mSv (1)

Mains, avant-bras, pieds et chevilles

500 mSv

Femmes en état de procréer

-

Grossesse

Entre la déclaration de grossesse et l’accouchement, l’exposition du fœtus doit être inférieure à 1mSv

(1) La valeur limite actuelle de 150mSv/an est en cours de révision au niveau des normes de base européenne et devrait être abaissée à 20 mSv/an.

 

Pour un travailleur de catégorie A, homme ou femme :

- l'équivalent de dose maximal corps entier au cours de 12 mois consécutif ne doit pas dépasser 20 mSv,

- l'équivalent de dose maximal reçu par la peau, les mains, les pieds, les avant-bras et les chevilles, au cours de 12 mois consécutifs, ne doit pas dépasser 500 mSv,

- l'équivalent de dose reçu par le cristallin au cours de 12 mois ne doit pas dépasser 150 mSv.

Mesures générales de prévention

Pour répondre à ces principes, il convient :

- d'adapter le travail à l'homme, par exemple en automatisant le contrôle de la fabrication (jauge, contrôle non destructif...),

- de prévoir dès la conception, le matériel, les procédés et l'organisation du travail de manière à ce que les expositions soient réduites au maximum et en dessous des limites admissibles.

La loi impose :

- la délimitation des zones de travail dans lesquelles sont utilisés les rayonnements ionisants. Ces zones, appelées zones surveillées et zones contrôlées, sont spécifiquement balisées et sont déterminées par l'exposition susceptible d'être atteinte dans des conditions normales de travail. Des zones spécialement réglementées ou interdites peuvent être définies à l’intérieur des zones contrôlées dès lors que l’exposition dépassent certains niveaux ;

- la désignation d'une personne compétente chargée de recenser, analyser les postes de travail exposant et de veiller aux mesures de radioprotection ;

- d'établir un plan de prévention écrit et adapté au risque lors de toute intervention d'une entreprise extérieure ainsi que de plans d'intervention à mettre en œuvre en cas d'exposition exceptionnelle ou accidentelle ;

- de former et d'informer les travailleurs utilisant les rayonnements ionisants ; des consignes écrites doivent être établies et affichées pour l'ensemble du personnel. De plus les salariés faisant du contrôle non destructif des matériaux (sources X ou gamma) doivent être titulaires du CAMARI (certificat d'aptitude à manipuler les rayonnements ionisants).

Les mesures de protection collective et individuelle sont différentes selon les modalités d'exposition externe ou interne.

a) Prévention de l'exposition externe

Elle est basée sur l'utilisation des 3 facteurs : temps, distance, écran. Le débit de dose reçue est proportionnel au temps d'exposition et varie avec l'inverse du carré de la distance (une augmentation de la distance d'un facteur 2 diminue par 4 la dose). Par exemple, l'utilisation de pinces ou de dispositif de télécommande permet au travailleur de s'éloigner.

Il est parfois indispensable de s'approcher des sources et dans ce cas on utilise des écrans choisis en fonction de la nature des rayonnements émis.

Type de rayonnement

 

Protections

 

α

Une feuille de papier arrête ce type de rayonnement.

β

Panneaux en polyméthacrylate de méthyle (Plexiglas® – Macrolon®, Altuglas®, etc.) : 1 cm d’épaisseur arrête les rayonnements b utilisés en milieu industriel.

γ et X

Utilisation d’écrans lourds : plomb – béton baryté – uranium appauvri (l’épaisseur est fonction du débit de dose)…

Neutrons

 

Il faut commencer par les ralentir au niveau des énergies thermiques avec des noyaux légers (hydrogène contenu dans l’eau, paraffine, béton…)

Ensuite, absorber les neutrons ralentis avec du bore, du cadmium.

 

b) Prévention de l'exposition interne

La conception des locaux doit permettre un confinement de la source et une décontamination facile. Des conditions strictes de manipulation permettent de limiter les risques de dispersion (utilisation d'une enceinte en dépression, gestion des déchets et des effluents radioactifs...) et de protéger les travailleurs des risques de contamination (ne pas manger, ne pas pipeter à la bouche...). Un contrôle régulier avec recherche de contamination de surface est obligatoire et suivi d'une décontamination si nécessaire.

Evaluation des expositions-métrologie

L'évaluation des expositions concerne l'exposition au poste de travail et l'exposition individuelle des travailleurs.

Exposition au poste de travail. La mesure est faite par la personne compétente avec des détecteurs (chambre d'ionisation, compteurs individuels, compteur Geiger-Müller, compteur à scintillation) dans des conditions normales de travail. A noter, des contrôles des sources doivent être obligatoirement et régulièrement pratiqués.

Dosimétrie individuelle. La surveillance de l'exposition externe se fait par dosimétrie photographique ou par dosimétrie radiothermoluminescente ou radiophotoluminescente. La dosimétrie en temps réel ou dosimétrie opérationnelle permettant un suivi de l'exposition par lecture directe est réglementaire depuis le 1er janvier 2000 pour toute personne pénétrant en zone contrôlée. La surveillance de l'exposition interne s'effectue par examen biométrologique (examen radiotoxicologique urinaire, dosage dans d'autres liquides biologiques, anthropogammamétrie) (voir la prévention médicale).